Savannakhet

Savannakhet ne faisait pas partie du trajet initial mais plusieurs retours favorables m’ont fait bifurquer vers cette ville qui est de toute façon sur la route de ma destination finale. Luang Prabang.

Je suis réellement heureuse de partir de Pakse qui était dense et triste, après la joie de vivre qui se dégage de Dong Det.

Également située sur les rives du Mékong, elle est connue en grande partie par son architecture coloniale Française.

Le trajet se fait en mini van, sur 243 Km et qui se fait en 5 heures à peu près. Ici, les routes ne sont pas plus praticables qu’au Cambodge. Elles sont asphaltées mais étroites.

Il n’y a pas grand choix de logements, je loue une chambre/paillote avec un beau petit jardin.

La station de bus est à environ 10 mn en tuk tuk de l’auberge. De très gentilles sœurs assez âgées me souhaitent la bienvenue. Joli jardin, chouette pour le yoga, un petit chat passe en courant, on s’y sent bien ; je suis contente jusqu’à l’ouverture de la porte de la paillote. Lumière de néon blanc pâlot, couvre lit et lampes d’inspiration chinoise mais pas le beau chinois vous voyez.. Je sais que je suis plutôt exigeante, mais le beau ne coûte pas plus que le moche… le sourire de la dame me rassène. En plus, il y a de l’eau chaude !

Comme j’arrive de bonne heure, je pars à pied à la découverte du centre-ville qui n’est pas très loin.

Savannakhet me surprend par beaucoup de choses et je ne comprends pas vraiment l’engouement des gens pour cette ville. Elle a certes, de jolies maisons coloniales mais la plupart sont un tel état de désolation qu’elles me transmettent leur tristesse. On sent les vestiges d’une ville qui a connu la gloire, aujourd’hui, il n’en reste que les pierres et les souvenirs. À part deux ou trois rues plus animées, la ville est déserte. J’ai faim, je me rabats sur une jolie maison coloniale de style normand à colombages peint en blancs sur fond jaune, sol de ciment peint qui fait plonger dans les années 30. Musique douce et nappe blanche ; c’est agréable, depuis le temps! Il y a au mur de vieilles photos entre des auréoles de moisissure.

Après un bon repas, je croise quelques temples bouddhistes dispersés dans la ville et il n’y a pas un chat ; je ne sais pas si je suis autorisée à entrer. Une enceinte avec plusieurs temples, accueillant dans la lumière d’après-midi me font franchir la barrière ouverte. Je m’assois sur un banc et ne vois pas âme qui vive. C’est un moment assez magique de recueillement. Je ressors et un molosse qui était dans le site me poursuit, commence à aboyer et à dangereusement approcher ses dents de mon arrière-train ; je suis très surprise car en général, j’a un excellent rapport avec les canidés, rarement agressifs, surtout en Asie. Grosse voix, je lui demande de partir, ce qu’il fait, ouf !

Je continue mon exploration vers le fleuve. Pas d’arbre, que du béton et tellement peu de gens, c’est surprenant. La ville est l’une des plus importantes du pays, environ 1 million d’habitants. Nous sommes au soleil couchant et normalement, c’est une bonne heure pour la promenade familiale.

J’arrive sur marché de nuit ; qui en fait est un marché avec plusieurs étals de différents plats et quelques vendeurs de jouets et de lunettes de soleil. On trouve des brochettes de calamars et autre poissons séchés qui exhalent de forts effluves et des gâteaux de toutes couleurs improbables.

Là, je ressens plus de joie, les familles sont jeunes avec des enfants.

Je repars doucement vers le petit hôtel, j’ai les jambes en compote après avoir parcouru plusieurs kilomètres. Je ne vais pas rester plus longtemps ; je vais prendre un bus en direction de Vientiane la capitale, car il existe un TGV qui peut acheminer les touristes vers Luang Prabang en 2h30, en passant par Vang Vieng, au lieu de 7 heures de route.

Je me suis renseignée la veille et le bus part à 8h du matin. La fille d’une des sœurs ainsi que la petite fille d’une dizaine d’années me préparent le petit déjeuner. Tout est fait avec gentillesse ; le café est excellent, omelette et riz puisque je ne peux pas manger de pain. On sert du Bân Mi, le pain que je mangeais lorsque j’étais au Vietnam, qui est une réplique d’une petite baguette avec un petit goût de fumé de la cuisson au feu de bois. Dommage.  J’ai demandé aux sœurs si elles pouvaient organiser un tuk tuk pour aller vers la station et un carrosse blanc est acheminé ; une voiture japonaise qui a ses années mais bien entretenue. C’est la plus jeune des sœur qui conduit et je me demande si elle voit bien ; sa tête ne dépasse que de très peu le volant!.

Gentiment, elle reste avec moi pour l’achat du billet et nous nous disons au revoir. Je monte dans le bus pour commencer une réelle expédition. C’est le matin. La ville autour de la gare routière est déjà réveillée depuis le lever du soleil mais chacun prend son rythme. Un bonze prend son repas dans une échoppe, les enfants jouent, les étals de marchés commence à se remplir. C’est un moment de paix, un peu comme l’ouverture des marchés chez nous mais avec peut-être plus de sourires.

8 heures de trajet prévu, nous arriverons après 10 heures. Le voyage en bus coûte une bouchée de pain, comme la plupart des transports publiques mais par contre c’est un calvaire.

Le bus est assez vieux, on roule à tambour battant la porte ouverte, le conducteur ne cesse de klaxonner pour prévenir les autres véhicules de plus petite taille, qu’il arrive et qu’ils doivent se déplacer car lui, ne freine pas ; c’est la loi du plus gros et du plus fort. Les passagers sont débarqués où ils veulent et le bus pile littéralement à chaque arrêt ou même sur le bord de la route lorsqu’un client fait signe.

J’ai acheté de quoi manger car je ne sais pas si nous nous arrêterons et les stops se font de manière assez aléatoires et c’est le capitaine qui décide si nous avons le temps d’aller aux toilettes ou pas ; d’ailleurs il peut s’impatienter très rapidement! Les autres passagers ont fait de même, ou alors achètent à des vendeurs ambulants qui montent dans le bus. Brochettes de calamars ou poulets séchés et désossés, c’est assez bizarre de les voir empalés comme cela.

J’arrive plus que fatiguée à une énorme station de bus de la capitale Je prends un tuk tuk qui attends que les passagers descendent ; nous sommes déjà 5 dedans, les bagages ficelés sur le toit et le conducteur fait des tours et des tours cherchant un dernier passager. Je commence à perdre patience car cela fait plus de 30 mn que nous attendons mais nous partons finalement.

Les rues empestent les échappements noirs et épais, on en prend plein la tête. Je suis ravie car je suis la première à descendre.

J’arrive dans l’auberge qui a une grande chambre et seulement 6 lits, toute propre, comme la salle de bain. Une bonne douche et je vais voir ce que je peux manger car je ne vais pas faire long feu. L’auberge est située en plein centre, face à un night market bien organisé. Il y a des fruits de mer mais je ne vais pas en manger car je ne sais pas si mon estomac pourrait les digérer, on n’est jamais sûrs de la fraîcheur…

Après un bon repas, je rentre prendre mon billet de train pour Luang Prabang et je m’écroule.

Lendemain je pars à l’avance, on ne sait jamais. Je fais appel à un transport sur l’application loca qui ne marche qu’à Vientiane. La gare est située à une demie heure du centre, c’est énorme. Aucun Tuk tuk en vue, je me rabats sur une voiture. Le conducteur est sympa, il est content et chante toutes les chansons du répertoire de sa playlist en me parlant en même temps, je ne sais pas comment il fait mais sa joie fait du bien.

J’arrive à la gare, assez impressionnante. “Cadeau“ des Chinois très présents au Laos (ainsi qu’au Cambodge). La ligne vient directement de Chine et permet aux touristes de se déplacer facilement.

Le TGV est à quai, je trouve mon siège et c’est parti !!

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