Isla de las mujeres

Depuis Cancun, j’ai beaucoup entendu parler de l’île des femmes et je suis donc partie voir ce qu’elle avait de tellement spécial. C’est effectivement une terre à part, très belle et généreuse.

Cette magnifique île se nomme ainsi car selon les Mayas, elle était consacrée à la déesse Ixchel. Déesse embrassant la femme tout au long de ses différentes étapes de la vie (de la donzelle à la femme fertile et à la plus âgée qui a la sagesse en elle grâce à ses expériences passées). Ixchel est aussi la déesse de la fécondité et de l’amour. La femme qui souhaitait trouver l’amour ou enfanter, allait donc sur l’île et ses vœux était comblés.

Géographiquement, l’île représente la première terre Mexicaine depuis la mer, “le premier endroit du Mexique où l’on peut apprécier le lever du soleil” et les Mexicains en sont très fiers. J’ai demandé à plusieurs natifs de la région des informations concernant l’île et j’étais surprise d’entendre, particulièrement les hommes, en parler avec beaucoup de diligence et d’honneur.

Je ne réfléchis pas deux fois, je réserve une auberge et me renseigne sur les bateaux reliant l’île et pars dès le lendemain.

Mon arrivée n’est pas à la hauteur de mes espérances. Je débarque dans un trafic de voitures de golf et de taxis, 1 personne sur 5 est un touriste bof bof bof… Je prends un bus qui part toutes les demi-heure (s’il s’arrête !) et j’arrive à l’auberge qui là, me rassène. Plage magnifique, cocotiers, chillout et la chambre est top, 6 lits, 2 salles de bain. Je rencontre une française et 2 américaines. Un peu plus tard, je me rends compte que c’est le même tourisme de fête mais les lieux sont tellement beaux que la musique se fait plus douce et les fêtards moins bruyants.

Tout ce qu’il y a sur l’île est beau. Malgré ses constructions massives, elle a réussi à garder son identité, j’irai même jusqu’à dire sa personnalité. Évidemment, il n’est pas aisé de trouver un petit endroit un peu éloigné de présences humaines mais il y en a quelques-uns. Et là, on s’accroche car l’île vous en met plein la gueule (si je puis dire !) de sa beauté, de sa luxuriante végétation et de sa faune.

L’île est assez grande, elle est composée de la pointe nord, sud et du milieu. La côte la plus consacrée au tourisme est celle qui fait face à Cancun, car sa mer est plus calme. La pointe nord vous inonde de différentes plages de sable blanc et même si elles sont encombrées de Beach club, ceux-ci sont vraiment magnifiques, faits de bambous et canapés accueillant.

La pointe sud est plus rude, faite de roches avec quelques plages immaculées mais également prises d’assaut par des hôtels ou encore par des lieux d’activités de snorkeling et tyroliennes, ou bien pire, un parc aquatique dans lesquels vivent des dauphins en captivités pour le bonheur des humains qui souhaitent aller nager un moment avec eux.

Sur cette pointe sud, un guide, Arturo, m’a informée sur les rites, croyances et style de vie des Mayas. Je ne m’attendais pas à un guide comme lui, avec bandana et moustaches du genre Harley Davidson, il ne manquait que la moto ! Il m’a énormément appris et je suis contente de l’avoir rencontré.

Le milieu de l’île est un pêle-mêle de boutiques et d’habitation pour les gens du coin. Le voyage en bus permet de les rencontrer et de parler avec eux et peu de touristes le prennent. En attendant le bus et la fin d’une averse, j’ai rencontré une femme maya qui travaille pour le gouvernement, au sanctuaire des tortues - qui pour le moment fermé au public- et qui monte un projet gouvernemental pour réinsérer le concombre de mer qui est en voie de disparition (il est très prisé en Asie). Le Mexique est un pays très conscient de l’impact écologique (bon, dans les campagnes, on voit des poubelles amassées le long de petites routes mais pas au bord de l’autoroute qui punit les contrevenants d’une amande de 20.000 pesos (le salaire minimum est de 3.700€ par mois /150 € environ).

On peut sur l’île explorer les fonds marins entre dauphins et tortues mais le temps n’était pas favorable avec encore de grosses pluies. Je ne suis restée que 3 jours là-bas. Ma prochaine étape est Valladolid, plus dans les terres. Si rien ne change entre temps, la route pour le moment est de rester dans le nord du Yucatan et de descendre tout doucement vers Campeche et Chiapas, et peut être via Oaxaca car ceux que j’ai croisé sur le chemin m’ont fortement recommandé de visiter la région.

Côté pratique

1 Le ferry peut être pris de la plage Tortugas, Caracol ou de Puerto Juarez. J’ai pris depuis l’île de la tortue par le bus R1 depuis le centre de Cancun. Le billet est de 12 pesos. Le coût du ferry Ultramar pour un aller-retour est de 28€.

2 Le bus sur l’île fait un curieux tour. Il passe toutes les 30 mn et s’arrête oú vous le souhaitez. Vous pouvez demander au chauffeur vous arrêter à votre hôtel en donnant le nom mais parfois, il oublie ! Le triquet est de 20 pesos. Vous pouvez également vous déplacer en scooter ou petite voiture de golf.

3 J’ai réservé au Mayan Monkey, très belle auberge et vous mangez sur la plage. Le personnel est vraiment adorable. Je ne conseille pas de prendre le petit déjeuner là-bas qui n’est pas top.

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