Arrivée en Indonésie
Je viens de faire un tour de la terre de 180º. 28 heures de voyage et 11heures de décalage dans la tête… C’est dur dur!!
J’arrive vraiment déboussolée à Jakarta. Pourquoi Jakarta et pas Denpasar, Bali, c’est que j’y suis déjà allée et surtout je voudrais visiter Java et Sumatra. Bon, je ne dis pas que je ne vais pas passer par Bali (c’est comme vous proposer un chocolat, vous dites non ?) et aussi les îles Nusa si je peux.
L’Indonésie est très étendue et les transports sont longs. Java fait plus de 1000 km de long, Sumatra 1800 km et le reste des îles sont très dispersées.
Donc Jakarta… La ville est immense, 277 millions d´habitants ! Je me renseigne à l’aéroport, je peux prendre un train qui amène à un autre train puis après, je verrai.
Je suis chargée comme une mule qui finit par ne plus réfléchir et porte…
Je me traîne dans le deuxième train et je rencontre une indonésienne qui a vécu une année à Berlin. Elle est ravie de parler Anglais et s’empresse de m’aider - comme tous les indonésiens d’ailleurs - me donne une tonne de renseignements. C’est aussi cela l’Indonésie ; pas seulement des paysages magnifiques mais aussi la gentillesse générale.
Elle me parle de l’application “Grab” qui est un équivalent de Uber mais avec des prix qui sont faits pour les indonésiens. (Entre temps, j’en ai déchargé une autre qui couvre un peu plus d’endroits hors des grandes villes’ qui est Gojek). Vous avez un pouvoir d’achat beaucoup plus élevé ici. Donc en ville, vous pouvez faire des kilomètres pour très peu ou en moto pour des centimes.
Ravie de cette possibilité, je prends de suite un “Grab” à la sortie du train qui m’amènera directement à l’auberge. Je sors c’est le sauna sur les épaules qui alourdit le sac mais je vois aussi - sur un fond sonore de la ville car j’arrive dans une petite rue- des palmiers, des gens avec leurs restaurants à roulette, l’odeur de la cigarette au clou de girofle si reconnaissable. Je suis rentrée chez moi...
L’Asie, c’est chez moi. L’Asie du Sud Est à cette capacité de vous montrer les petites choses et vous êtes comme obligés de les voir ; ou alors vous êtes aveugles !! En Indonésie, on remercie chaque jour les Dieux, même le pire d’entre eux. Remercier d’être en vie, d’avoir un toit et à manger. Combien de choses avons-nous oublié dans notre vieille Europe ? Même les plus démunis font des offrandes ; 2 cm2 de feuille de bananier et quelques grains de riz ; une fleur tombée d’un frangipanier que l’on dépose délicatement et avec intention sur la main ou l’oreille de Bouddha est suffisante.
À la réception, tout le monde est charmant, j’ai pris une “capsule” pour deux jours, cela sent le futur des grandes villes qui n’est pas très réconfortant mais c’est juste pour arriver. Le lit me tend les bras mais non, il est 15h30, 2h30 du matin pour le Mexique mais je dois me coucher le plus tard possible. Après une douche super chaude (Ô surprise, cela faisait longtemps que je n’avais pas eu d’eau chaude !) ; je repars tuer les heures comme je peux. Tout est diffèrent, cela me fait tenir.
Je me réveille à 10h, que je vois sur le panneau de la chambre, je me dis mince, j’ai dormi plus de 16h alors qu’en fait non, j’ai dormi 3h… Le décalage est mortel !! Il me faudra plus de 2 jours pour m’acclimater.
Le lendemain, après un bon petit déjeuner, je pars à Batavia qui m’a été conseillé. C’est l’ancien Jakarta avec ses constructions coloniales magnifiques. Je passe dans les rues, et les places qui abritent des majestueux immeubles avec un savoir faire des différents corps de métier qu’on ne connaît plus aujourd’hui. On sent une vie du passé qui essaye de s’adapter au nouveau siècle mais qui n’y arrive pas vraiment.
J’aimerais marcher plus mais la fatigue s’accroche ; je vais repartir doucement vers mon quartier qui n’est qu’à quelques kilomètres mais il y a tant de trafic que les transports sont assez longs. Par contre, je vois que le quarter chinois est juste à côté, je vais tenter d’aller trouver des aiguilles d’acuponcture, qui me ferait le plus grand bien.
J’ai trouvé plusieurs pharmacies de phyto chinoise, j’adore… les noms des plantes et des formules que j’ai appris sont utilisés ici, c’est chouette. J’ai beaucoup de mal à trouver mais finalement, en haut d’un building dans lequel la moitié des boutiques sont fermées, je rejoins le 5ème étage par un escalator qui a connu des jours meilleurs ; l’architecture du lieu me fait penser à des blockhaus, c’est un peu déprimant. Je trouve ce que je cherche !
Je fais un dernier tour et me perds dans les petites ruelles du quartier chinois. Je repars sur une artère et demande un “Grab” ; 5 demandes vont être annulées, je ne tiens plus ; c’est le pire moment de la journée pour les transports. J’ai une station de bus en face, tout le monde m’aide, me fait la monnaie pour acheter une carte, et me dit quel bus prendre. Finalement, cela ira plus vite qu’une voiture et cela me permet de faire un voyage en bus dans la mégalopole. Les portes de bus sont surélevées, de même que les stations. Tout est propre. Je dois faire un changement Je suis tellement reconnaissante aux gens qui m’aident car tout est un peu compliqué. Sur la route, d’anciennes maisons coloniales sont encore debout et bien entretenues. De plus petites maisons suivent avec de luxurieux jardins. Finalement, la ville était déjà très entendue au temps des colonies. Sûrement moins habitée qu’aujourd’hui. Je dois encore faire 1 km à pied. J’ai un petit resto japonais/indonésien (car ils mettent un peu tout à leur sauce !) juste à côté de l’immeuble dans lequel je suis. Dîner tôt et en montant me coucher, je vois une enseigne de réflexologie, qui s’avérera être un vrai soin de réflexologie avec de vraies connaissances de médecine chinoise. Une heure après, la plante des pieds massée et le dos craqué de tous les côtés comme jamais, je repars vraiment légère, en un seul morceau et dodo ; je reste une nuit de plus afin d’organiser ma prochaine étape.
En regardant les différentes options sur Java, la visite de temples est celle qui me tente le plus. C’est décidé, je pars demain à Yogyakarta d’où je pourrai aller faire des visites. Reste le transport. Facile, vous avez plusieurs trains par jours. Je prends celui de 11h00.