Angkor et ses trésors

Angkor... J’en ai souvent entendu parler ; pas directement pour demander à mes interlocuteurs ce qu’ils avaient ressenti là-bas ? À quoi ressemble le temple ? En fait, Angkor est un ensemble de temples. C’est un site étendu sur des kilomètres ; au-delà même des frontières, avec par exemple le temple de Van Phou qui est bien un temple Khmer, situé au Laos.

Lors d’une conversation, un ami m’a fait part d’une réflexion très intéressante sur le fait que la plupart des temples Hindouistes ont été construits au même moment, que ce soit en Inde, en Indonésie, au Cambodge, en Thaïlande ou encore en Birmanie.

La construction s’étale entre 900 et 1300 après JC, c’est curieux.

Je ne ferai pas une liste exhaustive de tous les temples, jusque quelques-uns, afin de souligner ce point de vue. Le temple Virupaksha (Hani) , Le temple de Konârak à Odisha et construit au XIIIème siècle, pour ne citer qu’eux en Inde, en Indonésie, le fameux temple de Prambanan dont la première pierre aurait été posée en 858, le site de Angkor au Cambodge, le site de Sukhotai en Thaïlande, construit au XIVème siècle, le site de Bagan, en Birmanie, plus de 2000 pagodes et monastères, construits entre le XI et XIIIème siècle… et tant d’autres…

Sur le temple d’Angkor Wat, les premières pierres sont érigées au 12ème siècle, dédié en première lieu à Vishnou, par l’empereur Khmer Suryavarman, pour le remercier de ses multiples victoires contre ses voisins. Un des plus grands temples religieux jamais construits avec Karnak en Égypte.

Son nom signifie “cité des temples” ou “vieille pagode” en sanskrit (langue Indienne adoptée au Cambodge). “Les flèches représentent les montagnes de l’éternité et les douves, les eaux éternelles”.

Sa tour centrale atteint 65 mètres de haut et le temple s’étale sur 162 hectares.  Angkor Wat est orienté à l’ouest, à l’inverse des autres temples construits sur le site, en général, orientés à l’Est. Selon notre position, on aperçoit 3 ou 5 des tours.

Angkor Wat était en son temps le plus grand complexe de la région, le centre de l’empire Khmer. Sa fonction de temple Hindou tombe en désuétude à la fin du XIIIème siècle, pour être repris ensuite par des moines bouddhistes.

Il est possible de prendre un billet pour la journée, pour 2 ou 3 jours. Cela dépend de ce que vous souhaitez faire. Je pensais avoir suffisamment d’une journée !!

Il est possible d’y aller la veille, à partir de 17h30, voir le coucher de soleil sur le temple. Je prends un tuk tuk depuis l’auberge pour me déplacer vers Angkor Wat qui est le premier temple (vous pouvez tout aussi bien aller voir le coucher de soleil sur un autre temple).

Je pars connaître cette enceinte sacrée, je suis toute chose, je ne puis l’expliquer… J’emprunte une grande allée, à contre sens de beaucoup de gens qui sortent. Je ne peux m’empêcher de me faire la réflexion que cela m’arrive souvent d’aller à contre-sens…

Un pont nous fait traverser la rivière, gardé par deux serpents Naga à 7 têtes. Le Naga à plusieurs têtes incarne la puissance créatrice et destructrice régissant les cycles de la vie et de la mort. C’est un axe cosmique qui relie les 3 mondes, le ciel, la terre et l’enfer. On retrouve ces sculptures aux entrées des temples. Je reste bouche-bée devant ses sculptures merveilleuses et raffinées. D’autres sculptures comme Yaksha sont devant la première porte, gardant le temple des mauvais esprits. On retrouve fréquemment ces modèles sur les temples. De même que les lions, eux aussi présents sur le pont et sur toutes les entrées des différents temples ; ce sont des gardiens divins de la sainteté de espaces qu’ils protègent.

Le pont est large, on pourrait aisément créer une file d’une quinzaine de personnes. Les dalles au sol sont de grandes tailles, intelligemment imbriquées les unes aux autres. Elles sont toutes dotées de deux trous, utilisés pour passer des cordes afin de les porter et les poser. On arrive à un premier édifice qui est en fait une porte sur toute la longueur, Il y a déjà de grands bouddhas dans certaines salles. En montant ces marches, on traverse LA porte du site, comme si on arrivait dans une bulle hors du temps ; cette sensation se répétera sur l’arrivée et la sortie de tous les temples que j’aurais visité sur le site, ou encore Wat Phou au Laos. L’édifice est sculpté de décorations d’une riche finesse ; des piliers tiennent la coupole du ciel. Je monte les marches, je franchis un petit passage occultant, pour ceux qui ne regardent pas, de hautes sculptures d’un autre monde, pour enfin redescendre vers l’intérieur du site. Angkor Wat est face à moi, grandiose et fort, entouré d’arbres au loin ; il est possible de descendre sur la grande esplanade verte qui relie le pont à et une deuxième construction. Autre dimension…

Cette même passerelle de pierre est gardée de chaque côté par des Nagas, dont le corps se répète sur chaque escalier menant à la terre.

Quelle merveille ! Fourmillements et vertige ; C’est presque trop ! Je suis là pour le coucher du soleil, demain je serai prête à fouler ce premier temple.

Je décide de monter sur le deuxième bâtiment qui a plusieurs portes, ouvert aux quatre points cardinaux, comme la plupart des autres édifices. Ces portes donnent sur un petit promontoire depuis lequel on a une vue splendide, un peu en hauteur. Il y a aussi plusieurs fenêtres. Certaines marches sont difficiles, usées par les millions de passage, comme s’il on testait notre volonté pour réellement accéder à ces espaces bien spéciaux. La lumière couchante atteint des recoins normalement obscurs, comme si certains secrets n’étaient révélés qu’à un certain moment, le plus propice à les recevoir.

Je redescends, pour prendre pied à terre, et me dirige vers le lac face à Angkor Wat. Malheureusement, le lac du côté gauche du pont est à sec.

Lorsque je suis passée la deuxième fois au marché des fleurs de lotus à Siem Reap, je n’ai pas résisté à l’achat d’un bouquet. Les fleurs sont fermées et les tiges d’une trentaine de centimètres. J’ai l’impression, je ne sais pas pourquoi, de tenir un bouquet de mariée. Je souhaite l’offrir sur le site, pour remercier d’avoir la chance de connaître ce lieu.

J’essaye de trouver un coin calme à recevoir la lumière couchante, je trouve un arbre juste à côté du lac et suis extasiée devant tant de beauté. Je ressens de suite quelque chose sur mon pied, c’est un singe qui a vu mes fleurs de lotus, je ne l’ai pas vu ni entendu arriver… Il est assez grand pour un singe et il est agressif. Il me montre de grosses canines bien jaunes et me pique mes fleurs. Il m’en laisse une ; merci !!

La lumière décline, le coucher n’est pas sur le temple lui-même situé à l’Est mais de l’autre côté, celui de la porte d’accès depuis l’extérieur. J’ai la sensation que cette porte se referme alors que nous sommes encore dans le site, nous offrant la possibilité de voir la fin du jour et le début de la nuit, revêtant une autre peau, presque nue sous les étoiles et nous permet d’être témoin de cette transformation et nous permettre à notre tour d’enlever le voile pour nous permettre de nous sonder au plus profond de nous-mêmes.

Le temple se reflète dans l’étang, de même que ses arbres et, tous en silence et presque ailleurs, nous regardons les couleurs changeantes.

Et pour nous remercier, en levant les yeux côté Ouest, la porte d’entrée s’embrase, découpe la construction qui est une vraie œuvre d’art, les détails s’enfoncent dans la nuit petit à petit ; Étonnamment, le pont reste encore assez éclairé pour nous permettre de sortir. Un gardien me demande de partir car c’est la fermeture ; j’aurais aimé me cacher et dormir là-bas.

Le lendemain, réveil à 4h, douchée et dispose ; j’ai RV avec mon chauffeur Han à 5h. Nous partons à la fraîche, tout est endormi, une forêt borde l’entrée. Les petits magasins de souvenirs ainsi que petits restaurants ambulants ne sont pas encore ouverts. J’ai acheté mon billet on-line que je montre au gardien qui est déjà bien réveillé. Des photographes avec d’énormes téléobjectifs sont déjà là, de même que les guides. Je fais encore l’impasse. Ai-je raison ? Je ne sais pas…Je perdrai sûrement des anecdotes qu’internet ne me racontera pas. Encore une fois, je veux être dans le silence, enlever la tête sauf les yeux et vivre ce lieu sacré avec le cœur et le corps.

Nous sommes beaucoup a vouloir profiter du lever du soleil ; je suis surprise par le nombre de personnes. Nous sommes comme en excursion de colonie de vacances. La montée de la première porte se fait avec la lumière des téléphones portables, on chuchote de peur de réveiller un monstre. Nous nous dispersons sur le pont. Certains vont près du lac, je choisis à nouveau ce côté car la lumière de l’astre solaire se reflétera dans l’eau, cette fois ci, avec la lumière derrière e temple. L’ambiance est différente, certains sont bruyant, d’autres avec la lumière de leur portable polluent les photos de nuit... J’essaye d’être bienveillante, ce qui n’est pas toujours facile, beaucoup d’entre nous ne se rendent pas compte…

Le soleil comment ce d’abord à apporter sa lumière mais sommes vraiment trop, près du lac et je me déplace vers le pont, face à l’entrée principale ; la lumière monte et découpe 3 des 5 tours connues du temple, ponctuées par des palmiers. C’est un moment magique, de communion avec la terre, l’ouvre humaine et le divin qui a permis ces constructions. Je m’identifie plus au deuxième groupe qui se trouve sur le pont est beaucoup plus calme, concentrés sur cette démonstration, à découvrir avec des yeux d’enfant la beauté d’un nouveau jour qui nous est donné.

D’un coup, la magie disparaît, un peu brutalement à mon goût, les portes se sont ouvertes et l’homme court à la découverte d’Angkor Wat.

J’ai besoin de retomber sur terre et tranquillement, je pars dans un endroit pas encore visité, à l’opposé de la porte afin de m’assoir sur les marches et regarder la fin du réveil terrestre. Une gallérie ponctuée de magnifiques bas-reliefs fait tout le tour extérieur de l’édifice, et pour garder son intimité, des barreaux de pierre sculptés forgent une barrière à l’extérieur. Des jardins séparent la galerie du temple en lui-même et de ses 5 tours.

Dans le temple intérieur sont disposées 4 salles avec un bassin central dans lequel il y avait très certainement de l’eau. D’un côté, on peut voir diverses sculptures de Bouddha, dont un de plusieurs mètres de hauteur.

Tous les murs extérieurs sont finement sculptés et ciselés ; le travail effectué sur ce temple est époustouflant.

En sortant, je me rends compte que j’apprécie finalement plus les extérieurs que l’intérieur.

Je retrouve Han à la sortie du temple, direction Bayon.

Nous passons par la porte de Tonle Om qui fait plusieurs mètres de hauteur. Han m’arrête sur la route afin que je puisse passer la porte à pied. Il faut traverser la rivière, gardée par des guerriers de facture bien différente d’un côté à l’autre et je suis face à la porte. Ce passage obligé de la rivière et ensuite celui de la porte surplombée par 4 bouddhas qui regardent les 4 directions ne serait-il-pas une sorte de purification par laquelle nous devons passer avant d’arriver à Bayon ?

Nous repartons pour quelques minutes avant d’arriver à Bayon.

Construit au XIIème siècle, Bayon est facilement reconnaissable car, comme sur la porte de Tonle Om, car il y a des têtes de Bouddha, plus de 200 ; 4 têtes de Bouddha en haut de chaque tour, au nombre de 54. Tout est finement sculpté, le décor est insolite et encombré, tout est merveilleux. Chaque tête reflète une béatitude qui nous est transmise aisément.

Je dois dire que le site ne m’impressionne pas de prime abord… l’ensemble paraît détruit, beaucoup de pierres sont tombées et m’inspire plus de désolation que de beauté. II faut à nouveau passer un petit pont ; il y a deux points d’eau à gauche te à droite, comme à Angkor Wat. Beaucoup de dalles sont soulevées par les racines des arbres mesurant des mètres de hauteur… Il y’a déjà pas mal de monde.

Arrivée devant le temple lui-même, tout change. La lumière douce du matin fait écho à travers les dizaines de portes existantes et se reflète sur les reliefs des sculptures. Elle donne une chaude atmosphère aux pierres encore dans une certaine pénombre. Plus on rentre dans le temple lui-même, plus l’obscurité m’entoure avec à tout instant cette lumière qui pénètre par des interstices des plafonds, par les portes, ou les fenêtres.

Les gardiens (humains) des temples me pressent d’aller au “wishing well”, littéralement le “puits aux souhaits”. C’est un endroit totalement noir et personne n’est là.  J’allume la lanterne du portable et quelques marches mènent au puits qui est en fait grand trou avec une balustrade de bois. L’énergie est bien spéciale ; quelque chose sort de la terre et cela n’est pas rassurant de prime à bord car très puissant. Je m’approche de nouveau et ce que je ressens est tellement beau, fort et lumineux que j’en ai les larmes aux yeux.

Ébouriffée par tant d’énergie, je continue mon chemin et je me centre sur un tout petit passage, suffisamment grand pour passer mais ne mène nulle part, une grosse roche fait barrage ; sur ma droite, une porte sculptée et ciselée de pierre. Je suis assez surprise car une porte est faite pour être ouverte. Au toucher, elle est froide, elle est bien en pierre mais avec cette couleur verte et beige, comme si elle était patinée de différentes couches de peinture. De chaque côté, deux colonnes sculptées comme on pourrait retrouver sur les fenêtres extérieures de certains temples. Sur le linteau, un panneau sculpté dont on déchiffre difficilement les formes et en son centre, un genre de triskel. Au-dessus, plusieurs têtes de Bouddha arborant une expression différente.

Une porte de pierre… me vient en tête que la plupart des portes fermées ne sont que dans la tête ; nous nous mettons-nous mêmes des freins dans notre vie et que nous pouvons toujours aller au-delà de ce freins… la direction sera peut-être différente que celle que nous souhaitions mais nous avons toujours le contrôle de ce que nous ressentons.

Le reste de la visite se fait sans que je sois franchement consciente ; descente d’escaliers, des singes sont là et maltraitent d’une certaine manière les touristes pour avoir à manger. Je fais le tour du temple. Il règne un chaos visible ; des amas de pierres noires… En faisant des photos, je capte une tache orange au loin, c’est un moine en haut des escaliers du temple côté ouest (nous faisons en général les visites en accédant par la porte Est pour terminer à la porte Ouest), heureux d’ère là, conscient d’être pris en photo mais qu’importe. Il dégage une grande assurance. Je me tourne vers la sortie ouest et me retrouve face à d’autres lions et Nagas qui m’enchantent. Je tombe sur un papa prenant ses deux petits en photo, sous les pieds du Bouddha. Je retrouve Han. En faisant le tour du site pour aller vers un troisième temple, je regarde une dernière fois Bayon dans toute sa splendeur et son éternité, là pour nous prodiguer quelques sagesses, le temps de note vie bien éphémère et qui nous survivra tous.

Je suis bien pensive en arrivant à Ta Keo temple.

Construit à la fin du Xème C’est parti pour Angkor ! On vient me chercher à l’auberge en tuk tuk, pour m’amener à la station de bus. Le jeune homme qui conduit souhaite converser, il parle bien l’Anglais. L’échange est difficile vu le bruit environnant qui devient familier. Il me dit qu’il a étudié l’Anglais, et qu’il souhaite travailler dans le tourisme ; il a tenté le métier de guide mais cela n’a pas marché, pour je ne sais quelle raison ; il semble vraiment déçu.

Je ressens tellement le découragement à Phnom Penh ; les gens ont faim, il y a de plus en plus de violence et de racket en ville. Les locaux se font détrousser à Sihanoukville ou racketter, c’est selon ; les petites frappes intègrent la mafia chinoise... J’entends même parler de vente d’organes. Nous sommes loin du paradis Asiatique…

Le mini van est presque neuf et confortable. Il est plein à craquer. Direction Siem Reap, 320 km et 5h de route environ… La route est correcte et nous nous arrêtons pour manger rapidement.

J’ai réservé dans une auberge pour les jeunes, avec tout ce qu’il faut pour festoyer mais surtout, il y a de l’espace extérieur ; les chambres sont grandes, peu de lits, il y a même une antichambre avec dressing avec chacun son placard. Les lits sont bien plus larges que la moyenne. Je suis ravie, dormir est primordial on le sait bien. Grande salle de bain, nettoyée très régulièrement, que demander de plus!

Je dépose et vide rapidement mon sac pour partir à la découverte de la ville. Il fait chaud et sec… Je pars dans le mauvais sens mais je finis par traverser la rivière du même nom que sa ville et j’arrive dans un grand parc avec des arbres géants. À côté de la berge, il y a de drôle d’engins scellés au sol et à la tombée de la nuit, tout s’éclaire, si je puis dire, car ces machines sont utilisées pour faire faire du sport ; les citadins s’affairent avec sérieux, un prof de sport fait danser des femmes tout âge confondu ; des jeunes jouent au badminton, l’ambiance est chaleureuse avec une belle entente entre tous qui fait plaisir à voir.

C’est encore l’après-midi et je déambule tête en l’air ; un petit marché vend des fleurs de lotus, aujourd’hui, c’est le dernier des 3 jours pour donner des fleurs de lotus en offrande à Bouddha.

La ville est jolie, je retrouve de nombreuses constructions coloniales de différentes tailles selon les quartiers et face à la rivière. Ce sont des constructions imposantes qui aujourd’hui, sont transformées en hôtel de luxe.

On pourrait croire que nous sommes dans un pays différent ; le nord du Cambodge est bien différent du sud ; plus riche grâce au tourisme, mieux conservé et mieux organisé. Opulent est le mot mais avec recherche et élégance.

Je vais connaître petit à petit la ville, comme il se doit et les quartiers sont bien différents les uns des autres.

Mon auberge est située dans un quartier relativement calme, avec quelques restaurants mais pas de bars. Ici comme partout en Asie, on vit avec le soleil qui se lève à 6h et se couche à 18h. À part les bars, rien n’est ouvert après 11h du soir.

Dès la nuit tombée, des petits restaurants s’ouvrent le long de la rivière, la cuisine est un tuk tuk transformé avec des tables et chaises en plastique ; on peut manger des riz frits, des brochettes de viande marinée ou autres spécialités du coin. Un peu plus loin, on trouve le marché de nuit, très prisé dans ces contrées qui vend exactement la même chose, à quelques détails près que le marché normal.

Un peu plus loin se trouve le temple Wat Bo.

De l’autre côté de la rivière, à 300 mètres de mon auberge, se trouve le centre pour touristes et le marché de ”jour”. J’y trouve une tunique brodée que je ferai repriser par la couturière car elle est trop large. Sa machine est coincée entre un étal de fruits et un autre de poisson.  Elle a son petit coin à elle. On se comprend facilement (heureusement), beaucoup de gestes avec les mains, c’est finalement le langage universel.

Je continue mes pérégrinations, ici un endroit pour mon petit dej demain, avoine, fruits frais et lait de coco miam ! Je ne retrouve pas les délicieux petits déjeuner Indonésiens. Le Cambodge et le Laos n’ont pas la notion des intolérants au gluten ni lactose, heureusement que c’est un pays de riz !!

On trouve quand même beaucoup de chose à Siem Reap que je ne retrouverai pas par la suite...

Si nous continuons vers le nord, la fameuse pub street, qui n’a de fameux que ses bars et sorte de discothèque ouverte, accompagnés de boutiques de toute sortes, des magasins tenus par des étrangers, avec un style plus recherché et beaucoup plus cher et bien sûr, les produits locaux.

Les massages sont également à disposition pour ceux qui le souhaite, à des prix que nous ne connaissons pas en Europe, vous pouvez vous faire masser plusieurs fois par semaine sans la moindre culpabilité. À l’inverse de l’Indonésie, je ne ressens pas un pays du massage. Là-bas, les massages sont de qualité et ceux qui les prodiguent souhaitent donner le meilleur soin possible ; les massages sont effectués avec cœur et une bonne volonté ; je ne suis jamais sortie d’un spa en étant déçue. J’ai l’impression, qui est bien personnelle, que les masseuses ici le font parce que c’est un job comme un autre et que les touristes en demandent donc, il faut le proposer…

Un peu plus loin, en partant du quartier entre le parc avec son marché aux fleurs de lotus, je me perds dans un quartier qui n’a rien d’attrayant, un quartier neuf, beaucoup plus bruyant et “busy”.  Je pars vite de ce quartier pour me retrouver dans un lieu d’un calme presque de mort comparé à celui d’avant. Je trouve d’ailleurs sur mon chemin un tuk tuk garé sur le trottoir, à l’ombre entre deux arbres, avec son conducteur endormi. Il a installé son hamac sur la longueur de son véhicule et fait sa sieste. N’est-il pas le roi du monde ?

Je tombe sur le quartier huppé de Siem Reap, des arbres centenaires bordent chaque côté de la rue, je ne saurai donner leur hauteur en mètres mais plutôt en étages, 7 ou 8 minimum, incroyable ! De magnifiques bâtiments coloniaux restaurés avec goût nous invitent à entrer, comment refuser ? Tout est beau. Je penche pour un immeuble tout blanc, disposant d’un vaste porche, son sol carrelé noir et blanc reflète ses couleurs dans la décoration et ses meubles, des ventilateurs dispensent une jolie brise et on vous propose une chaise ou des grands sofas balançoire situés au-dessus d’un bassin pourvu de plantes aquatiques. Je saute bien sûr sur la balançoire et commande un thé au jasmin.

Dans les environs se trouve le marché artisanal que je vous recommande et qui regorge de merveilles.

Un peu plus loin, je retrouve le parc que j’avais découvert le premier jour et je passe devant la résidence royale, de la même facture que celui de Phnom Penh, dont les portes sont affublées de deux imposants gardiens de pierre. Une fois à l’intérieur, vous devez montrer patte blanche en passant entre deux lignes d’autres gardiens sculptés et armés jusqu’aux dents, histoire de vous inciter faire profil bas, une fois passées les portes du palais.

Retour vers l’auberge, je suis assez loin, je prends la rue qui borde l’eau, ce que je ferai presque tous les jours. Vous pouvez cheminer sur le trottoir le long de splendides édifices anciens, galeries d’art dans lesquelles vous trouvez des trésors, restaurants ou bars qui ont su conserver leur raffinement colonial ; ou bien longer la rivière. De chaque côté, les géants verts nous accompagnent et nous murmurent de jolies choses.

Je ferai toutes ces découvertes sur plusieurs jours car la ville est assez grande.

Je terminerai en passant dans un quartier pour les touristes, que je trouve moche car je n’ose dire hideux. Je ne sais pas pourquoi je ressens cela mais il n’y a rien de local, les restaurants pour les touristes qui ne veulent pas manger les plats du pays, coincé entre un marché sans âme et le quartier de pub street.

À Siem Reap, vous trouvez toutes sortes de restaurants, de la cuisine Cambodgienne de rue à des restaurants plus sélectes, de la cuisine française, cuisine indienne, des hamburgers pour ceux qui ne peuvent pas s’en passer. La plupart des restaurants sont très bien conçus, sauf dans cet endroit que je viens de décrire.

Comme dans tout grand voyage, on tombe malade au moins une fois. Je ne connais pas vraiment la cause, mais je me suis retrouvée avec une bonne grosse gastro entérite avec un degré de déshydratation telle que j’ai dû passer par la case hôpital afin de recevoir une perfusion. J’étais dans un tel état de faiblesse que je suis tombée dans les pommes et sur le dos, ce qui m’a valu quelques semaines assez difficiles pour me déplacer et porter mon sac. Ne pas faire l’impasse sur une bonne assurance de voyage si vous partez plus d’un mois.

L’hôpital de Siem Reap était vraiment très bien ; on retrouve l’attention médicale comme dans tout hôpitaux car il ne faut pas oublier que les médecins et employés hospitaliers ont foi en leur métier, ils vivent dans des conditions très difficiles, avec des horaires que peu de gens pourraient supporter, et pour souvent un salaire misérable. Néanmoins, ils nous offrent sans retenue tout leur soutien, leur empathie et leur gentillesse.

Je ressors très tard dans a nuit car je ne veux pas rester dormir là-bas ; retour à l’auberge et les jours suivants seront très lents. Les antibiotiques ont un effet très rapide sur mon organisme, surtout que je ne prends presque jamais de médicaments mais les douleurs de dos m’empêchent de me déplacer longtemps.

Il y a pire que Siem Reap pour faire un arrêt obligatoire. Je prends mon mal en patience et je bouge un peu plus chaque jour.

À part les temples d’Angkor, il y a parmi plusieurs possibles sorties deux endroits intéressants que je vous recommande. La première est la “ferme de lotus”. Le lotus possède diverses propriétés. Une huile essentielle est extraite de de la fleur et qui a des propriétés apaisantes. Les graines fraîches de fleur de lotus sont comestibles ; elles ont des vertus antiseptique et anti fongicide et aident également à une bonne digestion. La fleur et la tige possèdent des propriétés de purification de l’eau.

Il y’a toute une explication sur la production de soie à partir de la fibre de la tige de lotus ; comme la production est essentiellement faite à l’origine pour ses fleurs, un Français a décidé d’utiliser ses “déchets” et ce, dans un cadre associatif afin d’employer toute une équipe locale. On ressent d’ailleurs très fortement un esprit de famille dans ce lieu. Les ventes des visites et produits de fabrication sont essentiellement utilisées pour cette association. Le but principal est de créer 0 déchets.

Une fois la fleur coupée, cette ferme utilise les tiges pour divers usages. En premier lieu, utiliser la fibre des tiges afin de créer des tissus 100% soie de lotus ou mélangés à d’autres fibres. Ensuite les tiges préparées et mélangées avec de la farine de riz donne un beau papier épais qui est décoré de fleurs. Un autre procédé permet de produire du plastique végétal.

Ces mêmes tiges une fois la soie récupérée peuvent être utilisées pour couvrir les cultures ou encore pour purifier de l’eau.

Je dois dire que je n’avais jamais vu de fleur de lotus qui enivre de son parfum et sa texture est douce et charnue. J’ai acheté une eau florale de lotus, qui malheureusement ne reste pas longtemps sur la peau, mais qui est un pur ravissement olfactif.

La visite de la ferme de vers à soie était un imprévu dans mes visites, j’ai booké sans le savoir la visite de ces deux fermes au lieu de la visite de la production de soie de lotus et une odyssée sur le lac de pousse de ces fleurs. Qu’à cela ne tienne, je tiens absolument à voir les fleurs de lotus dans leur environnement, j’y retournerai le lendemain. Départ dans une petite barque qui file à toute allure dans un bruit de moteur de tracteur. Nous passons les buffles d’eau impassibles et nous arrivons en plein champs aquatique de lotus, la barque est ralentie par les tiges et les racines ; le soleil se reflète sur le lac, de même que sur les gouttes d’eau posées sur les nénuphars. Les fleurs sont à différents stades de maturité. Les libellules volent avec les papillons. Je vois une sorte de construction végétale rose bonbon qui rappelle le cœur des fleurs de lotus sur une feuille de nénuphars. Qu’est-ce-donc ? C’est un escargot…

Il y règne une paix et une joie indescriptible sur ce lac aux mille fleurs. Sont-ce les propriétés apaisantes des lotus qui, présents par milliers dégagent cette ivresse ? Je dois faire des recherches là-dessus !!

Les conducteurs des barques nous fabriquent, tout sourires, des chapeaux, des colliers et un énorme bouquet de fleurs de lotus. C’est un vrai cadeau !

Moins bucolique mais instructive, la visite continue sur la ferme de soie. Je ne connaissais que vaguement le processus de sa fabrication.

Je partage la visite avec une étudiante Canadienne qui a pris une année sabbatique. Nous arrivons dans ce centre très agréable, avec des fleurs et des fontaines, assez éloigné de la ville.

Un jeune Cambodgien parlant parfaitement l’Anglais sera notre guide.

Nous voilà arrivés dans un champ de mûriers qui sont ratiboisés. Les feuilles sont plus importantes que la hauteur des arbres.

Nous arrivons ensuite à la culture des vers à soie, avec toutes les étapes de croissance des vers. Ils sont posés sur des grands paniers plats. À leur stade le plus avancés, ils peuvent mesurer plusieurs centimètres de longueur. Ils sont nourris de feuilles de mûrier et pour les plus petits qui ne mesurent que quelques millimètres, plusieurs employés doivent les retirer un par un pour changer leur lit de feuilles. C’est un travail minutieux.

La dernière étape est la construction de leur cocon, que l’on dispose sur des branches mortes, sur une sorte de balai genre Harry Potter pour les adeptes, avec un manche bien plus court.

Les cocons sont ensuite bouillis en deux fois. Un cocon peut mesurer jusqu’à 900 mètres de longueur, c’est énorme ! Le cocon est bouilli une première fois et le premier fil, d’environ 300 mètres, produira de la soie sauvage, épaisse et rugueuse ; le reste sera bouilli une deuxième fois pour tirer le fil de soie bien plus fin.

Hélas, le ver à soie est bouilli avec le cocon ; on le mange, d’ailleurs, on m’en propose mais franchement, je ne suis pas encline à goûter…

Nous voyons ensuite le bobinage et la teinture des fils ; depuis des petites bobines, à un rouleau mesurant bien 70 cm de diamètre. C’est un procédé laborieux et les femmes doivent savoir d’où viennent les fils qui se cassent pour les rassembler sur cette grosse bobine. Ensuite vient un procédé incroyable, la teinture avec des motifs dont les quenouilles seront utilisées directement dans le tissage. Ces fils sont montés en tableaux et des motifs sont créés à partir de fils cachés sous des scotches et trempés dans plusieurs bains de couleur (une sorte de processus similaire au batik).

Ensuite, nous arrivons aux ateliers de métiers à tisser qui proposent des tissus avec des motifs ou non, plus ou moins élaboré. Divers motifs sont directement copiés des temples d’Angkor.

J’ai eu la chance de passer le jour de l’an à Siem Reap. En arpentant la ville, je trouve Célie que j’avais rencontrée à Phnom Penh avec qui j’avais dîné le 24 décembre au soir. Nous passons le réveillon du 31 décembre ensembles. Les rues sont en liesse, la joie bonhomme des Cambodgiens est contagieuse, et tout le monde est dehors, petits comme grands.

Après un bon repas, nous nous dirigeons vers pub street pour voir ce qu’il se passe là-bas. Toute la rue est pleine à craquer de touristes dansant sur ces musiques qui ne m’enchantent pas vraiment et juste à côté, un coin plus “local” avec des musiques traditionnelles. Les Cambodgiens, femmes et hommes dansent avec des mouvements ravissants, presque efféminés pour les hommes ; tout le monde est heureux. Je demande à une personne de me montrer les mouvements basiques et nous voilà dansant avec les Cambodgiens qui rient de nous sans malice. Finalement, d’autres gens viennent nous rejoindre. Je ne sais comment, nous nous finissons par nous déplacer en forme de cercle, nous sommes nombreux ! une jeune fille arrive et dispose une chaise au milieu du groupe et installe ensuite une plante dessus et nous tournons tout autour. Y a-t-il une signification à cela ? D’autres touristes viennent se joignent au groupe. C’est un moment dont je me souviens avec plaisir car nous avons eu ici un très bel échange inter-culture ; fêter tous ensembles une nouvelle année que nous espérons tous prospère et agréable ; pourquoi ne le serait-elle pas si elle a commencé ainsi?

Au loin, se trouve le site d’Angkor, à 7 km du centre. C’est comme si je ressentais une vibration ancienne, bien plus puissante que celle de la ville, comme si elle insufflait son énergie à des lieues de distance.

Angkor, merveille parmi les merveilles qui sommeille à la nuit tombée, repue de ces milliers de touristes déversés chaque journée et qui malgré tout, conserve et nous transmet ses secrets, nous entoure de son énergie lumineuse et bienveillante.

Demain, je partirai à la rencontre de ce lieu sacré, profitant du soleil couchant sur Angkor Wat et de ses reflets rouges, découpant la beauté architecturale dans sa lumière de feu.

Je suis devant un temple bien abîmé, dans lequel il ne reste plus beaucoup d’authenticité. J’ai fait le tour extérieur car je n’ai pas compris le côté d’où je devais repartir et j’en suis bien contente car l’harmonie entre le mur d’enceinte et la végétation environnante est très agréable.

On accède au premier niveau par quelques marches, constitué de portes et de piliers sculptés.  Je suis face à un énorme édifice ; je suis ahurie de voir la hauteur de cet étroit escalier qui mène à la plateforme supérieure. Ok, il fait déjà chaud mais je monte, dirigée par mon insatiable curiosité. Petite déception en arrivant car toutes les tours sont tombées et ont été recomposées par des blocs vierges de pierres qui donne un aspect froid et non accueillant. Je profite d’une vue imprenable sur les environs et redescends.

Il commence à faire chaud. J’arrive au prochain temple Ta Prohm, qui avec Bayon, sont mes temples préférés de la journée.

Ta Prohm est féerique. Construit au XIIème siècle, sa première fonction fut un monastère. Abritant jusqu’à plus de 12.000 personnes.

Nous devons marcher un certain temps pour y accéder, par un chemin de terre bordé d’arbres et de musique. C’est un groupe qui joue pour les touristes, demandant un billet et je les remercie d’être là, pour non seulement nous faire découvrir cette musique sacrée mais qui nous emporte beaucoup plus facilement vers l’énergie du lieu.

Il y a un tout petit temple avant l’entrée de Ta Prohm et je m’y attarde. À première vue, il menace de s’effondrer et la partie centrale est déjà écroulée. Les pierres imbriquées du haut ne tiennent plus grand chose. Elles sont toutes recouvertes de mousse ; la végétation reprend ses droits. On distingue encore bien les bas-reliefs ainsi que les figures divines qui se découpent de façon théâtrale. Il réside un étrange lien non visible entre les arbres voisinant cet édifice ; comme si la nature donnait vie à ce lieu, tout en s’en emparant. Je profite de la pénombre des abres et en prenant des photos, j’ai l’impression d’y être intégrée.

Je pars vers le temple. Les arbres, sortes de palétuviers, ont soulevé de nombreuses pierres au sol. Il a déjà du monde, beaucoup trop de monde ; je commence à faire le tour et  je vois un point d’eau sur la gauche du temple. Celui-ci est gardé par un grand lion, d’un style différent de ceux que j’ai vu jusqu’à maintenant. Il y’a beaucoup plus d’arbres sur ce site, à l’intérieur comme à l’extérieur. Je passe finalement une première porte arborant de très vielles sculptures en relief, impressionnantes par leur petitesse et leur détail. Tout une scène de personnages et d’animaux. Je me fais la même réflexion que sur un temple visité en Indonésie en passant cette porte, si nous, qui pour la plupart ne vivons plus dans le sacré, avons-nous vraiment le droit d’entrer ?

Les premières sensations sont surréalistes ; des abres de plusieurs mètres de hauteurs ont poussé sur les murs extérieurs. Des plateformes en bois ont été faites afin de ne pas abimer les constructions. Beaucoup de gens, trop… Je fuis comme je peux et je me perds réellement dans des dédales de couloirs et de portes. Travaillant dans l’immobilier, j’ai développé un certain sens de l’orientation mais là, je n’en n’ai plus ; les couloirs se ressemblent, les portes sont identiques…j’arrive dans des constructions de plus en plus étroites, salles couloir, salles couloirs et j’expérimente un début de claustrophobie…Quelques respirations et je repars. Chaque salle possède 4 portes et dans chaque salle, il y avait un Bouddha avec au-dessus, un puit de lumière car les salles sont ouvertes au soleil. Si vous restez assez longtemps dans une de ces salles beaucoup de choses peuvent se passer ; vous êtes dans un espace ouvert aux 4 vents et à une cinquième ouverture au-dessus de vous. Je termine mon chemin sur un accès donnant sur un grand arbre et des gravures de portes (encore !!) sur ma droite. Celles-ci sont beaucoup plus grandes et différentes de celles des temples aux triples ou quadruples encadrement. Elles ont une forme arrondie et décorées avec des feuilles. J’ai l’impression que je pourrai les ouvrir… Deux trois respiration et c’est parti... un voyage je ne sais où, entre le ciel et la terre, je suis seule alors que le temple est bondé... Je redescends. Cet endroit est plus vert que les autres et quelque part plus accueillant…

Je continue plus tranquillement et finis par me perdre à nouveau. Comme les poupées Russes, il y a des temples dans les temples. Je fais le tour, vois d’autres arbres énormes, surplombant les tours ; je ne peux faire de photos car il y a trop de monde.

Curieusement, je n’ai pas envie de partir mais c’est la foule qui aura raison de moi ; je sais que je reviendrai.

Je commence à sérieusement fatiguer entre la marche, les escaliers à monter, la chaleur et surtout l’énergie. Il me reste un temple à visiter.

Arrivée à Banteay Kdei. Construit au 12ème siècle, d’une architecture similaire à Bayon et à Ta Prohm, mais plus petite ; sa première fonction fut de loger des moines.

Cette fois ci, Han me dépose côte Ouest pour arriver coté Est. Je ressens de très vielles pierres. Je passe par une porte faite toute de hauteur qui donne sur un tunnel. La fraîcheur est de courte durée mais très appréciée. J’arrive sur un temple très vieux, beaucoup de stèles et de colonnes sont à terre. Les vestiges d’un Naga tiennent encore quelques temps comme par une sorte de volonté allant au-delà de la gravité. Il n’y a plus de toit ; il y a encore quelques magnifiques bas-reliefs sur certains murs et certaine des colonnes. Certaines sculptures sont encore debout et en bon état. Plus je vais vers le côte Est, plus les détails du temple sont présents ; de nombreuses tours, pas très hautes sont encore là, les colonnes plus nombreuses. Le temple est entouré de grands arbres et c’est bien agréable.

Je passe rapidement et en sortant par l’entrée, je vois une multitude de lions et  de Nagas, dans un bon état de conservation, fiers, la tête haute et la gueule ouverte.

Je me dirige vers la sortie et je dois passer une dernière porte frisant les 15 mètres de hauteur. Je ne sais pas à ce moment que je continuerai mes visites le lendemain.

Je vais passer très rapidement sur les temples visités le lendemain car ce blog est déjà bien long.

Banteay Srei n’est est un temple comme ses congénères. Étrangement de couleur rouge, ses constructions comme les salles et les tours sont beaucoup plus petites. Construite au Xème siècle, celui-ci est dédié à Shiva. L’énergie de connexion à la terre est très puissante et s’assoir sur place est une expérience bien particulière. Il est à proximité d’un point d’eau avec des nénuphars.

East Mebon Temple, un grand temple, offrant de grandes sculptures d’éléphants, les premières que je vois. Toujours la présence des lions mais pas de Nagas.

Construit au Xème siècle, à la différence des autres temples, son axe directionnel est de Nord Sud et non pas East Ouest. Il est aussi dédié à Shiva.

5 tours comme à Angkor Wat trônent sur une plateforme en hauteur et dans chacune d’elle une porte de plusieurs couleurs et sculptée, abritant une Bouddha dans son cœur. Nous baignons dans une lumière tombante, rasante et jaune qui donne à ce temple une magie non feinte.

Enfin le dernier temple, Mebon, plus grand que East Mebon, est une réplique à l’identique de East Mebon, sans sculptures d’éléphants.

Également construit au Xème siècle et aussi dédié à Shiva.

Avec son premier bâtiment avant d’arriver au temple lui-même, il a de chaque côté, 2 fois deux tours. Sa plateforme, très en hauteur, possède aussi ses 5 tours nichant de belles sculptures de bouddha. Sous le soleil couchant, la sensation comme la vision sont incommensurables.

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