La Thaïlande
J’arrive à l’aéroport de Chiang Mai comme une fleur ; la Thaïlande facilite toutes les démarches pour les t J’arrive à l’aéroport de Chiang Mai comme une fleur ; la Thaïlande facilite toutes les démarches pour les touristes ; pas de visa ni de grandes files afin de nous éviter de longues attentes ; si tous les aéroports pouvaient être comme cela ! Pas de visa ni de grandes files afin de nous éviter de longues attentes ; si tous les aéroports pouvaient être comme cela !
Le voyage s’est passé très rapidement, 1 heure de vol, dans un petit avion à hélice.
Après la sortie, comme à l’arrivée d’un nouveau pays, achat d’une carte SIM et retrait d’argent.
Je ne sais pas vraiment quel itinéraire je vais emprunter. Il y a plusieurs destinations et villes anciennes avec des temples, les plages et les îles.
Cela fait quelques temps que je n’ai pas vu la mer mais pour tout dire, j’ai connu les plages de Thaïlande vierges il y a plus de 30 ans, avec seulement deux paillotes et en guise de restaurant un boui boui avec barbecue… Kho Phi Phi sans personne sur la plage ! J’ai récemment vu un documentaire sur la mort des coraux dans les sites les plus touristiques... je me passerai des plages Thaïlandaises.
J’ai réservé dans une auberge assez grande et impersonnelle au possible ; Après le Mexique et l’Indonésie, les échanges dans les guest house ne sont pas aussi sympathiques. L’auberge est située à la limite du quadrilatère qui représente le centre historique de la ville, à l’origine ceinte d’une muraille de briques dont on peut encore apercevoir quelques vestiges.
Je dépose mon sac et pars à la découverte de ce nouvel endroit. Surprise du nombre de temples, je décide de faire des recherches sur ceux qui m’appellent le plus.
Le tourisme n’est pas du tout le même qu’à Luang Prabang, voire du Laos.
La ville est quand même étendue et les touristes sont noyés dans le nombre de rues et ruelles de la ville.
Il existe plus de 300 temples à Chiang Mai, la plupart d’entre eux sont situés dans le centre. Âgée de plus de 700 ans, la ville fut la capitale de l’ancien royaume du Lannathaï, elle devient le centre économique, culturel et religieux. Stratégiquement située dans un carrefour des voies commerciales de l’Asie du Sud-Est, elle plonge dans le néant durant deux siècles, après son occupation Birmane.
Arrêt déjeuner ; je me régale de la cuisine Thaï. Il y a plusieurs night markets dans lesquels on trouve plusieurs restaurants ambulants, des cuisines sur roulettes avec tout ce qu’il faut. Pour quelques euros, on peut manger un bon repas à emporter ou à manger sur place sur des tables pliantes et tabourets de plastique.
Toutes les cuisines étrangères sont bien meilleures à déguster dans leur pays d’origine.
Les Thaï sont vraiment sympas et souriants, pas vraiment d’arnaque ni de sourires forcés et je dois dire que même si la plupart vivent du tourisme, je ne les vois pas blasés.
Ce qui est surprenant, c’est que le tourisme reste concentré sur certaines rues mais lorsque on s’égare dans des ruelles ou encore dans des rues adjacentes, dans lesquelles il n’y a ni boutique ni restaurant, on retrouve une quiétude bienvenue, pas un chat, pas de bruit.
Les rues encombrées ne se ressemblent pas ; je trouve entre certains temples et les rues peuplées, des petits trésors artistiques comme des muraux représentant des dragons émergeant de nuages stylisés asiatiques ; des boutiques d’artistes Thaï étonnantes ; en fait, je ne vois pas vraiment de boutiques touristiques vendant du plastique moche dans les tons criards et de mauvaise qualité ; tout est vraiment de bon goût.
Il y a même un magasin de fripe tenue par une mama Thaï qui ne parle pas un mot d’Anglais, le décorum, constitué de teeshirts vieux de plusieurs générations, accrochés au mur, une sorte d’Ali baba version grunge ou années 70, le tout mélangé à un parfum oriental. J’adore ce genre d’endroits complètement décalés.
C’est parti pour la visite des temples, je ne vais pas en faire une overdose ; je reste trois jours après mon arrivée, je prends mon temps.
Le premier temple est sur ma route et m’interpelle quelque peu.
Les temples Thaï se distinguent des temples Laotiens, surtout ceux de Luang Prabang. De similaire architecture, la différence réside dans leur décoration ostentatoire, brillants de mille feux sous le soleil ou sous les leds de toutes les couleurs.
Me voici devant Wat Inthakin, un tout petit temple gardé par ses dragons, décorés de petites pièces de miroirs en mosaïque afin de refléter le soleil ; les détails architecturaux sont magnifiques, la découpe des frises de bois doré ornant les toits. L’intérieur est exigu, un gros Bouddha au fond, fait face à un petit espace pour prier.
Je continue ma descente vers le centre et je m’arrête à Wat Phantao. Je vois d’abord une porte rouge qui permet d’accéder directement au temple car le site se compose de plusieurs endroits en où se recueillir ; il dispose d’une plus grande entrée pour y arriver. Je lève le nez pour regarder les magnifiques sculptures décorant cette entrée qui ressemble elle-même à un temple de par sa forme, elle dispose aussi d’une petite bonsho, tout en haut. Depuis ses côtés et dans le bas, 3 flammes qui s’élèvent et au-dessus 3 qui les rejoignent. J’ai rarement vu une telle porte. Nous mène-t-elle à une autre dimension ? Passons-nous à travers ses flammes rouges pour nous purifier avant d’accéder au temple ? Mille questions fusent dans ma tête, comme d’habitude !
J’aperçois aussi un petit Bouddha assis et protégé par une structure blanche et carrée dont ressortent également des flammes dirigées vers le ciel ; il est surélevé par rapport au mur d’enceinte et en le regardant depuis le trottoir, il se découpe dans le ciel azur.
Le temple, tout de bois noir vêtu, présente des ouvertures décorées de bois doré et sculpté. En entrant, on arrive dans la pénombre qui je dois dire est bienvenue. Au-dessus de la porte, on distingue un paon toutes plumes déployées, un chien et deux nagas. Diantre, ce temple est bien protégé !
Le Bouddha central est assis et nous fait face, encadré de plusieurs piliers ; Décoré de nombreuses fleurs et papiers dorés, il témoigne de la ferveur des adeptes qui de par leur offrandes, lui demandent de leur accorder des faveurs, ne serait-ce qu’une vie paisible.
Je ne ressens pas vraiment grand-chose… Je contourne le temple et vois le même Bouddha principal sur le côté, à travers une ouverture latérale, il semble bien plus imposant et son profile dégage une émotion différente que lorsqu’on lui fait face.
À l’extérieur, un autre gros Bouddha blanc et doré lui fait face ainsi que des cloches à faire sonner si on le désire, prêtes à recevoir nos prières, une fois la donation effectuée. Les cloches sont protégées par de jolies ombrelles de toile huilée (que j’ai toujours aimé, j’en avais plusieurs lorsque je vivais au Myanmar) et de ci et là, des fleurs de cerisier du Japon. Cet endroit est charmant et je me ressource de la tranquillité qui se dégage de ce décor.
Je continue ma découverte, j’arrive à Wat Chedi Luang qui réunit plusieurs temples. Autre ambiance, l’entrée est payante, j’attends mon tour. Le site est vaste, composé de plusieurs édifices et d’une très ancienne construction de pierre, datant du règne de Saen Muang Ma, au XIVème siècle. Durant son apogée, sa hauteur atteignait 60 mètres.
J’accède au site et je vois le premier petit temple, magnifique dans sa pureté blanche et ses Bouddhas sur les côtés. J’allais y entrer mais je vois une pancarte qui interdit l’accès aux femmes…. Je regarde mes pairs féminins et je lis sur les visages la même déception accompagnée d’un vague sentiment de rejet qui nous n’est plus familier aujourd’hui. Je ne peux m’empêcher de chercher dans ma mémoire à quand remonte les dernières ségrégations féminines Européennes, tout du moins Française. Le droit de vote n’a été accordé aux femmes qu’en 1944 mais cela n’était pas une interdiction d’accès à un lieu ; depuis quand remonte cette interdiction ? … Je me rappelle l’interdiction des femmes dans les très fermés clubs britanniques mais en France…
Encore une disgression ! cette déception passée, je continue la visite.
Le temple principal est gardé par des éléphants que je verrai plusieurs fois en Thaïlande ; l’unique fois où j’ai vu des éléphants gardant un temple était à Angkor. En Thaïlande, l’éléphant rassemble plusieurs significations comme entre autres la force, la noblesse, la sagesse, la bonne fortune, la paix.
Le temple est vaste et lumineux, tout comme son entrée, protégée par des Nagas de plusieurs mètres de hauteur. Sans vraiment beaucoup de sculptures ni de décoration à l’inverse d’autres lieux de prières, il compense par une foule de personnes qui se recueille dans un silence remarquable. Je me joins à eux pour un moment et un moine d’un certain âge vient s’assoir sur ma gauche afin de bénir les gens qui le souhaitent. L’attitude des asiatiques Bouddhistes, leur posture et leur communion dans la prière m’ont toujours fascinées car il existe une réelle union avec le moine, le divin et la terre. Je pars acheter des fleurs de lotus pour aussi recevoir une bénédiction ; le moine me noue au poignet une cordelette blanche qui malheureusement ne restera pas immaculée avec le temps.
J’arrive face au temple Chedi Luang.
Des cloches sont sur les côtés, permettent au pèlerin de l’utiliser et le son de ces cloches apportent un côté sacré dans cette enceinte, qui appelle à l’introspection. Les 4 entrées qui distribuent ce temple sont tellement hautes qu’elles paraissent inaccessibles ; le lieu ne nous est pas accessible. Comme dans la plupart de ces lieux, les Nagas sont disposés de chaque côté des escaliers menant aux 4 portes, à l’intérieur desquelles se dressent un Bouddha, accompagné d’éléphants. La grille qui entoure ce monument est ponctuée de fleurs de lotus. On ne fait plus ce genre de construction aujourd’hui ; ce temple me rappelle les grandes constructions des Pyramides ou encore les temples Mayas ou Incas.
Le son des cloches et des crécelles qui sont utilisées par les donneurs d’offrandes nous éloigne du rythme effréné que l’on peut trouver dans les rues avoisinantes. Je suis ravie de cet arrêt sur image, ne flottent que les odeurs d’encens et les sons qui ramènent à nous-mêmes, ces sont vibratoires qui nous le savons, ont un impact plus que bénéfique sur l’organisme et sur l’âme. Je m’assois sur un des bancs, eux aussi sculptés, à l’ombre de quelques arbres et je regarde les drapeaux de couleurs naviguant au vent, de même que les petites clochettes fixées aux toits des temples, qui assurent la relève des gongs lorsqu’ils se taisent.
Il n’y a que peu de passant à cette heure, il fait chaud.
Tout autour sont disséminés plusieurs petits temples, dont deux qui me plaisent particulièrement.
Le premier, avec sa base en dure peinte en blanc, agrémentée de petits piliers et dessus, le typique toit des temples en Thaïlande mais celui-ci est en bois noir. Deux Nagas de couleur grise et décorés de mosaïques de miroirs scintillants, ainsi que toute la façade sont de toute beauté. Combien d’heures ont travaillé les artisants pour créer cette dentelle minérale ? L’ombre dispensée par ce temple me fait respirer, je m’assois et je regarde le Bouddha.
De temps en temps, les moines repérables de loin passent dans le site, leur monastère se situe juste derrière les temples du fond.
Un autre petit temple présente une architecture distincte, haut et étroit, tout en bois blond. Il possède une porte d’entrée en bois de la même facture que la porte rouge décrite précédemment mais sans les flammes. 3 ou 4 personnes au plus, peuvent s’assoir dans cet espace. Des jalousies de bois font état de murs et le Bouddha est de pierre grise. J’aime ce lieu dans lequel je ressens une harmonie et une énergie toute nouvelle.
Autre jour, autres temples, je ne les décrirai pas mais celui-ci est intéressant car il est fermé. Une grille ouverte appelle à entrer ; des motos et bicyclette sont garées dans cet espace ; je vois le monastère coincé derrière une boutique d’alimentation une auberge qui sont venus grignoter cet espace sacré, c’est assez étrange. A côté de la grille, une de ces jolies portes blanches fait écho à une stupa immaculée, décorée de 3 têtes d’éléphants sur chaque angle, de petits miroirs et de flammes stylisées terminent de décorer ce monument qui doit bien mesurer une dizaine de mètres sans compter son bonsho.
Le temple en lui-même et ses 4 portes flanquées de deux dragons de chaque côté est totalement fermé et à l’autre bout du site, un Bouddha qui au fil des ans s’est entremêlé avec les branches d’un grand arbre qui les a étendus afin de protéger cet espace.
Derrière se trouve le centre culturel que je recommande ; magnifique architecture de plusieurs styles mais qui au final se marient parfaitement entre eux ; on y trouve un musée de l’artisanat ainsi que des boutiques et des salles de conférence.
J’ai la chance d’être là lors du nouvel an Chinois. Je suis toujours surprise de voir l’étendue de la présence Chinoise dans ces pays. Je suis plusieurs fois passée devant des écoles de la ville qui répétaient le spectacle du dragon du nouvel an en musique. C’est un mélange merveilleux, entre la taille de ce dragon porté par plusieurs personnes, les feux d’artifice représentant les flammes crachées et la dextérité des acrobates.
Dans mes déambulations, j’ai vu plusieurs activités touristiques proposant une excursion pour aller voir des sanctuaires d’éléphants et mon choix se porte sur un centre qui m’a l’air plutôt sympathique et c’est un vrai sanctuaire qui protège les éléphants, ce qui n’est pas véridique pour d’autres.
Nous partons de bonne heure, nous sommes une petite douzaine ayant réservé la journée complète.
Nous avons une brève réunion rappelant les principes de sécurité plus un petit film ; j’avoue ne pas l’avoir regardé en entier car il y’avait des images vraiment éprouvantes de maltraitance dans la domestication des éléphants, pour leur faire accepter de tracter des énormes troncs d’arbres ou de prendre des touristes sur leurs dos. Vous serez ainsi informés de ce que l’animal a subi si jamais on vous propose une promenade à dos d’éléphant.
On nous prête des vêtements d’emprunt (c’est chouette car j’ai fusillé un tee-shirt impossible à détacher après ma première rencontre avec ces êtres merveilleux) et c’est parti ! En premier lieu, on nous présente une éléphante ; nous lui donnons un petit bout de citrouille afin de nous familiariser.
Il y a en tout 6 éléphantes dans le centre, la dernière vient ’arriver et n’est pas encore acceptée dans le clan.
Nous partons dans l’enclos dans lequel nous les nourrissons. Ces grands animaux mangent environ 150 de kg de fruits et plantes par jour et vivent entre 40 et 60 ans. À l’état sauvages, ils meurent surtout à cause de la perte de leurs dents, les empêchant de mastiquer correctement.
Nous faisons provision de deux sacs pleins de morceaux de citrouille et nous allons faire la connaissance de chacune d’elles.
Elles choisissent leurs morceaux et ne les acceptent pas tous en les faisant tomber à terre. Je donne à manger à l’une d’entre elle, qui, avec un œil hilare vient piocher dans ma besace, m’entourant de sa trompe, un échange que je n’oublierai pas !
Nous les voyons aussi manger des pousses de bananiers dont elles retirent avec leur trompe et grande adresse, la peau qu’elles ne veulent pas.
L’heure du déjeuner arrive et on nous apprend à faire nous-même notre soupe avec des ingrédients préparés. Un groupe de jeunes Espagnols sont là, ainsi que plusieurs couples et une famille de grands parents et petits bébés. On apprend à mieux se connaître durant ce moment.
La prise de contact “réelle avec les éléphantes” est lente mais fabuleuse.
Je m’en rends compte maintenant mais ce sont des animaux qui jaugent les gens autour d’eux. Elles s’expriment très clairement avec le regard qui est toujours bienveillant. Elles font très attention au bébé. Nous partons à pied avec elles vers deux étangs pour la baignade. En marchant, elles communiquent avec nous, s’approchent de nous, s’arrêtent pour arracher des branches des arbres.
Nous arrivons à l’étang de boue dont les éléphants se badigeonnent pour éviter les piqures insectes ; elles prennent cette sorte de vase avec la trompe et se mettent partout sur le corps. On se lance dans cet étang plein de vase, peu ragoûtant mais tant pis, on se jette dedans afin d’étaler cette pellicule pour le plus grand bonheur de tous. Une d’entre elles adore l’eau, et s’allonge complètement dedans, c’est d’ailleurs la première à arriver et la dernière à sortir. Elle a le bout de sa trompe en dehors de l’eau qui fait penser à un périscope. Elle accepte qu’on la prenne par le cou, ce qui est possible car elle est dans l’eau, c’est un très grand moment de communion.
Deuxième bain, dans un étang d’eau “propre” afin qu’elles puissent se rincer, nous retournons avec elles, on retrouve notre enfance pour un moment, batailles d’eau et pur bonheur.
Retour dans mes pénates, je suis tout bonnement claquée de cette journée intense.
J’envisage d’aller visiter les deux temples blanc et bleu de Chiang Rai mais finalement je n’y vais pas car ce sont des temples de construction récente.
Demain, départ pour Sukhotai!